Troubles attentionnels – TDAH

TDAH, mais qu’est ce que c’est ?

Aujourd’hui, 19 septembre, c’est la journée européenne de la psychomotricité. A cette occasion, voici un article sur le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). J’ai eu le plaisir de l’écrire en collaboration avec une collègue également psychomotricienne, Noelline Colson. Nous avons choisi ce trouble car nous rencontrons très régulièrement des enfants avec TDAH dans notre métier.

3 symptômes cliniques

Tout d’abord, trois symptômes caractérisent les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Il s’agit de :

  • Déficit de l’attention (a du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux, évite souvent ou fait à contre cœur les tâches qui demandent un effort mental soutenu, perd souvent les objets nécessaires à son travail, …).
  • Hyperactivité motrice (remue les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège, ne tient pas en place, …)
  • Impulsivité (laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas entièrement posée, a du mal à attendre son tour, …)

Cependant, l’intensité et la manifestation des symptômes s’expriment de manière variable chez chaque enfant. Ainsi, les symptômes peuvent impacter la qualité de vie de l’enfant (dans les relations avec ses pairs, dans l’acquisition des apprentissages, dans la régulation de ses émotions…). Dans ce cadre, le psychomotricien peut accompagner votre enfant. Voici nos idées d’accompagnement de votre enfant à la maison et à l’école.

Comment accompagner un enfant avec TDAH à la maison ou à l’école ?

  • Déficit de l’attention : Vous pouvez aider l’enfant à démarrer l’activité (en lui proposant des consignes claires et en faisant le premier exemple avec lui). Vous pouvez utiliser des stimuli (visuel, auditif) pour capter son attention afin qu’il se recentre sur sa tâche initiale. Vous pouvez utiliser un timer qui permettra de délimiter le temps de concentration.
  • Hyperactivité motrice : Vous pouvez utiliser un coussin d’air qui permet de solliciter l’activité musculaire du tronc de votre enfant. De la même manière, vous pouvez aussi proposer à votre enfant une balle antistress afin de canaliser son besoin de mouvement sur une partie du corps. Si c’est possible, proposer à l’enfant de se déplacer dans un cadre précis avec différentes missions (effacer le tableau, distribuer les copies, …). Vous pouvez aussi retrouver quelques astuces dans un autre article du site en cliquant ici.
  • Impulsivité : Inciter le plus possible votre enfant à séquencer les actions à mener : s’arrêter (compréhension de la consigne), réfléchir et agir. Un accompagnement en psychomotricité peut permettre à l’enfant de repérer les signaux émotionnels et pouvoir les nommer. Cela permettra à terme de gérer ses émotions et participera à une meilleure régulation de l’impulsivité.
Explications du TDAH par le Dr Michel Lecendreux

Vous trouverez aussi cet article sur https://www.facebook.com/medicinasante/posts/974281276317089

Lucie Gabard

En collaboration avec Noelline Colson

Psychomotriciennes D.E

Tonus, Posture et écriture

Qu’est-ce que le tonus ?

Il s’agit d’un état de tension permanente, active, involontaire, variable dans son intensité, des muscles, entretenu par l’influx nerveux, qui permet la réalisation des mouvements et le contrôle des gestes. Ok… Prenons un exemple, si vous êtes très énervé avant de passer un fil à coudre dans une aiguille, nous pouvons fortement supposer que cela va s’avérer très compliqué surtout au début et qu’il faudra un certain temps (pour se calmer = diminuer son tonus) pour pouvoir réaliser cette action de motricité fine. A partir de cet exemple, on peut facilement comprendre que pour les enfants c’est pareil, il faut avoir un tonus adapté pour pouvoir écrire correctement. Il faut donc que l’enfant soit dans de bonnes dispositions et ait envie d’écrire. Un facteur pouvant influencer le tonus est la posture.

Posture ?

Lorsqu’on écrit, il est important de veiller à une bonne posture. En effet, une mauvaise posture peut créer des tensions musculaires, articulaires ou encore ligamentaires. Plus l’enfant a une posture stable, moins il dépense d’énergie pour la maintenir (diminuant le tonus musculaire), et plus il peut être concentré et attentif sur ce qu’il fait. L’enfant doit être assis face à la table, il doit pouvoir reposer ses avants-bas sur la table et les pieds doivent être posés à plat par terre pour établir le tonus musculaire minimal de repos (il dépense alors le moins d’énergie possible pour maintenir sa posture). Pour vous aider, il doit y avoir la présence de trois angles droits (90°) : angle pied-cheville, angle genoux, angle des hanches (voir ici pour l’exemple). Pour les enfants qui ont besoin de bouger dans les apprentissages, vous pouvez leur proposer une assise sur un gros ballon ou un coussin d’équilibre mais veillez à bien respecter les trois angles droits !

Écriture ?

Un dernier point sur lequel il faut être attentif c’est la position du support d’écriture de l’enfant. Le bras non dominant (opposée à la tenue du crayon) doit être appuyé sur la table. La tenue du crayon se fait avec le moins de crispations possibles (là encore une histoire de tonus !). Si vous voulez plus d’informations sur la tenue du crayon, n’hésitez pas à aller voir cette vidéo. La feuille sera inclinée à gauche pour les droitiers et à droite pour les gauchers.

Si mon enfant est dans l’opposition pour écrire ?

D’autres moyens sont utiles pour travailler le geste scripteur. Pour affiner la précision du poignet il est possible d’utiliser des rubans de gymnastique, des cordes à sauter. On peut aussi écrire avec son index dans un bac de sable (astuce : on peut varier les plaisirs en utilisant de la semoule ou du riz), faire des dessins, faire des formes avec des boutons (motricité fine), faire des marionnettes avec les doigts, jouer à la pâte à modeler, enfiler des perles, trouver la sortie de labyrinthes, …L’objectif est que votre enfant s’amuse ! Il utilise alors un circuit neurologique (appelé circuit de la récompense), qui va lui permettre de consolider ses apprentissages.

Sources

https://www.pinterest.fr/pin/374713631496107988/

https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Gestes_et_ecritures/60/8/2-RA16_C2_FRA_3_prealable_app_ecriture_635608.pdf

La concentration et le corps

Quand on pense concentration, on pense sérieux, attention, application….

Mais la concentration passe aussi par le corps, pour être concentré, il s’agit d’être RE-Centré ! Et le rassemblement, le recentrage (comme vous voulez 😉) ça passe par le CORPS !

Voici quelques astuces (liste non exhaustive) qui s’appliquent à la fois à vos enfants mais aussi à vous, adultes lors de vos pauses de travail / télétravail :

  • Se défouler : sauter (sur les deux pieds, sur un pied, sur l’autre), danser, …. Pour les enfants, des applications existent -> ICI
  • Faire des postures de yoga ! (Même pour les enfants, pleins d’illustrations sont facilement trouvables sur internet).
  • Dessiner, colorier (mandala) ou encore gribouiller (ce n’est pas la qualité graphique qui compte !). Vous savez, parfois dans certaines réunions vous vous mettez à gribouiller, ce qui vous permet de rester attentif et concentré sur ce qui se passe -> Aller voir ce lien pour comprendre comment ça marche !
  • Proposer un temps calme de respiration
    • Le papillon : mettre la main droite au niveau du cœur et la main gauche par-dessus comme pour former un papillon (d’où le nom 😉). A l’inspiration le papillon ouvre ses ailles (les mains s’écartent) et à l’expiration les mains reviennent en place. Au bout de 2 minutes environ, cet exercice permet à l’enfant de revenir au calme et d’être plus concentré.
    • Se recentrer : Proposer à l’enfant de fermer les yeux et lui dire d’imaginer une ligne qui sépare son corps en deux parties quasiment identiques. Nommer les parties du corps du sommet de la tête aux pieds puis proposer à l’enfant de remonter en sens inverse jusqu’au haut de la tête. L’enfant sens alors les deux parties de son corps se rassembler autour de son axe corporel.

Sources :

https://conservatoire.brest.fr/informations-transversales/actualites/actualites-3358/des-applications-et-videos-pour-faire-decouvrir-la-musique-et-la-danse-aux-enfants-318220.html

https://vimeo.com/366132720

L’équilibre et le syndrome post-chute en psychomotricité

L'équilibre et le syndrome post-chute en psychomotricité

Cette semaine, je vous un propose un article en lien avec mon métier de psychomotricienne auprès notamment des personnes âgées. L’équilibre est une fonction complexe qui dépend de facteurs externes et internes à la personne. Le sujet âgé va subir une modification de sa fonction d’équilibre et va développer des stratégies afin de pallier ses difficultés. Je vous propose d’aborder les modifications de l’équilibre chez les personnes âgées et les propositions que l’on peut faire afin de stimuler et de maintenir leur fonction d’équilibration. Qu’est-ce que l’équilibre ? L’équilibre est une fonction complexe qui dépend de nombreux facteurs. Le schéma ci-dessous résume les différents domaines impliqués dans la fonction d’équilibration.

schéma équilibre
Schéma des différents facteurs impliqués dans la fonction d’équilibration

L’équilibre chez les personnes âgées

  • Intégration sensorielle. Avec l’âge, il y a moins de récepteurs sensoriels. Cela engendre une diminution des seuils de perception qu’on peut par exemple observer au niveau de la voûte plantaire. Il existe d’ailleurs des semelles à picots permettant stimuler la sensibilité plantaire (Palluel, 2008). Chez les sujets âgés, il est aussi possible d’observer une diminution de l’acuité visuelle.
  • Aptitudes physiques. Avec le vieillissement des nerfs périphériques, il y a une baisse globale de la sensibilité musculaire, tendineuse et articulaire (Thoumie, 1999). Les personnes âgées vont donc avoir une diminution de la force musculaire. Ils peuvent présenter des difficultés pour se pencher en avant et en arrière. Ces difficultés sont d’autant plus être dangereuses que les sujets âgés ont tendance à surestimer leur forme physique (Luyat, Domino, & Noel, 2008).
  • Orientation spatiale. La perte de sensibilité engendre une altération de la perception de son corps dans l’espace et donc de l’orientation du corps dans l’espace.
  • Processus cognitifs. Les sujets âgés vont augmenter leur charge attentionnelle afin de maintenir leur stabilité posturale (Woolacott & Shumway-Cook, 2002). Ils présentent aussi une diminution du temps de réaction qui impacte les mécanismes de ré-équilibration. Par ailleurs, on observe que la stabilité pose davantage de difficultés en situation de conflits entre les différentes modalités sensorielles chez les personnes âgées (lorsque l’on demande de fermer les yeux par exemple.)
  • Stratégies motrices : A partir de toutes ces modifications corporelles, les personnes âgées vont donc développer des stratégies afin de stabiliser leur posture et de maintenir leur équilibre. Elles utilisent principalement la stratégie de hanche et la stratégie du pas (cf schéma ci-dessous). Les personnes âgées vont aussi adapter leur démarche en diminuant la vitesse de marche, en diminuant la longueur du pas, en écartant les pieds (augmente la surface du polygone de sustentation), en augmentant le temps d’appui sur les deux pieds (appui bipodal). (Sturnieks, St George, & Lord, 2008)

Les différentes stratégies motrices utilisées dans l’équilibre (Horak, 2006)

schéma sur les stratégies d'équilibre
Stratégies motrices utilisées dans l’équilibre

Quel type d’accompagnement peut être proposé en psychomotricité ?

1- Ateliers de prévention « Équilibre »

  • Stimuler la sensorialité de la voûte plantaire (exploration plantaire)
  • Affiner la précision de la motricité des membres inférieurs (échange de ballons)
  • Réaliser des parcours moteurs afin de maintenir les capacités d’adaptation à son environnement
  • Travailler sur les ajustements posturaux (principalement anticipés)

2- Accompagnement thérapeutique de suivi post-chute

  • Réinvestir positivement le corps
  • Permettre de trouver les propres stratégies en fonction des capacités motrices
  • Valoriser les compétences

Psychomotez-vous !

Sources

Horak, F. B. (2006). Postural orientation and equilibrium : what do we need to know about neural control of balance to prevent falls ? Age and Ageing, 7-11.

Luyat, M., Domino, D., & Noel, M. (2008). Surestimer ses capacités peut-il conduire à la chute ? Une étude sur la perception des affordances posturales chez la personne âgée. Psychologie et Neuropsychiatrie du Vieillissement, 287-297.

Palluel, E. (2008). Contribution des afférences tactiles plantaires au maintien de l’équilibre. Effets du port de semelles à picots sur le contrôle postural quasi-statique et la sensibilité cutanée plantaire de la personne âgée.

Sturnieks, D., St George, R., & Lord, S. (2008). Balance disorders in the elderly . Neurophysiologie Clinique, 467-478.

Thoumie, P. (1999). La chute de la personne âgée. Problèmes en médecine et rééducation. Paris: Masson.

Woolacott, M., & Shumway-Cook, A. (2002). Attention and the control of posture and gait : a review of an emerging area of research. Gait and posture, 1-14.